Les Jardins Familiaux

Le concept des jardins ouvriers a été créé en 1896 par l’Abbé LEMIRE, député du Nord, et par le Père VOLPETTE. Le but de l’Abbé était de mettre un lopin de terre à disposition des ouvriers, pour y cultiver les légumes nécessaires à la consommation de leur foyer. « Ce que je veux, c’est que pour tout ouvrier, la maison de famille et le jardinet qu’il a acquis par son travail soient insaisissables, exempts d’impôts et de frais de succession », lançait le célèbre prêtre. Le but secondaire était de lutter contre l’alcoolisme. La loi du 31 octobre 1941 leur donne un statut juridique.

La loi du 26 juillet 1952 retient le terme jardins familiaux. Le cadre légal est défini par le code rural : les jardins familiaux doivent être gérés par des associations loi 1901. Les associations de jardins familiaux ont pour but de créer, d’aménager et de gérer des parcelles mises à leur disposition par des collectivités publiques, semi-publiques, par des organismes logeurs, ou par d’autres propriétaires. Moyennant une cotisation annuelle, ces jardins sont confiés à des jardiniers amateurs qui les cultivent exclusivement pour les besoins de leur foyer, à l’exclusion de tout usage commercial.

Les jardins familiaux sont des parcelles de terre cultivées par des particuliers pour leur propre usage. Ces parcelles sont souvent louées à des tarifs modiques par des municipalités, des associations ou des coopératives de jardinage. Les jardins familiaux permettent aux personnes qui n’ont pas accès à un jardin chez eux de cultiver des légumes, des fruits et des fleurs. Ils offrent également une opportunité de socialisation et de collaboration avec d’autres personnes partageant les mêmes intérêts. Les jardins familiaux sont généralement aménagés sur des terrains publics ou privés qui ne sont pas utilisés à d’autres fins, tels que des friches urbaines, des terrains de sport ou des terrains vacants. Les parcelles sont souvent d’une taille modeste, d’environ 50 à 400 mètres carrés.

Ces jardins sont une source importante de nourriture de qualité pour les particuliers et leur famille, ainsi qu’une source de détente et de loisirs. Ils peuvent également contribuer à la sécurité alimentaire en fournissant des aliments frais et sains aux personnes qui ne peuvent pas se permettre d’en acheter dans les magasins. De plus, les jardins familiaux peuvent jouer un rôle important dans la préservation de la biodiversité, en favorisant la plantation de variétés de fruits et légumes anciens et en offrant un refuge à la faune locale.

Les jardins d’insertion : face à la montée des situations d’exclusion, depuis une quarantaine d’années, est apparue une catégorie de jardins associatifs dont l’objectif est la réinsertion de personnes en difficultés sociales ou professionnelles.

Les jardins partagés constituent une nouvelle catégorie de jardins associatifs, plus récente que celle des jardins d’insertion. Elle s’inspire d’une expérience originale menée aux U.S.A. Les habitants de NEW-YORK se sont appropriés des terrains délaissés, pour en faire des jardins gérés collectivement, dont l’objectif primordial est l’amélioration du cadre de vie, la création d’un lieu d’échange et de rencontre entre habitants du quartier, l’éducation à l’environnement, l’organisation d’activités culturelles.

Un jardin partagé est un jardin conçu et créé en commun par les habitants d’un quartier ou d’un village. Le terrain est cultivé collectivement par tous les membres. Il est cultivé en potager ou en jardin d’agrément. La récolte est partagée entre tous. C’est un lieu de vie ouvert sur le quartier qui favorise les rencontres entre générations et entre cultures.

Les jardins de Cocagne sont également des jardins collectifs à vocation d’insertion sociale. Ils sont gérés sous forme d’associations à but non lucratif. Ces jardins s’adressent à des personnes qui se trouvent en situation précaire (allocataires du RSA, sans revenus, sans domicile, chômeurs de longue durée, n’ayant jamais travaillé, etc.). Les légumes sont cultivés selon les principes de l’agriculture biologique, puis sont distribués sous forme de paniers hebdomadaires à un réseau d’adhérents-consommateurs. Les adhérents souscrivent à une part légumes annuelle.

Un jardin associatif a une superficie de 270 m², en moyenne. Il est constitué d’un potager, d’environ de deux tiers de la superficie et d’un espace d’agrément, dans lequel se trouve un abri pour ranger les outils, pour le dernier tiers. L’âge moyen d’un membre est de 54 ans. On s’aperçoit qu’il y a de plus en plus de personnes jeunes, environ 25 ans, qui demandent à cultiver une parcelle en association.

Un jardin requiert près de six heures de travail minimum par semaine, aux saisons printemps, été : semis, désherbage, arrosage, binage, entretien courant, récolte, fleurissement. Un budget de 120 euros est nécessaire chaque année culturale : achats de semis ou de plants, carburant pour tondeuse et motoculteur, traitement. Mais le jardinier peut diminuer ce budget, en fabriquant lui-même ses graines, semis et traitements (à base d’orties par exemple).

La vie en collectivité entraîne des obligations envers l’association : respect du voisinage et de l’environnement, travaux d’intérêt collectif. Mais l’adhérent bénéficie de beaucoup d’avantages : convivialité, entraide, solidarité, livraison d’un abri de jardin, réductions de prix auprès de centrales d’achats, repas et soirées dansants, concours des plus belles parcelles.

Dans la ville de REIMS, les jardins associatifs sont un exemple d’entretien et de propreté, ils sont cultivés avec goût, et un effort est mis particulièrement sur le fleurissement. « Dans notre ville, les parcelles associatives se distinguent aisément des jardins privés. Nous sommes fiers de nos parcelles » indique le président Didier KLODAWSKI.